NAUTILIUS ET LES FEUX DE LA RAMPE
De tous les jours de la semaine, le vendredi est celui que nous préférons Nautilius et moi. Nous l’attendons avec impatience car ce jour-là Armelle fait le grand ménage de notre aquarium, elle retire 50 litres d’eau vieillie pour en remettre 50 d’eau fraiche et pure et plante de nouveaux végétaux dont vous savez que je suis fort gourmande. Par ailleurs, elle dépote la plupart des végétaux anciens pour en retirer les feuilles abimées, ce qui nous permet de manger une multitude de débris fort goûteux qui s’éparpillent en suspension. Un vrai régal. Puis l’eau qu’elle déverse par bidons de 5 litres nous assure d’un apport d’oxygène qui nous rend littéralement euphoriques. Enfin les vitres sont soigneusement nettoyées, offrant sur l’habitat de nos chers protecteurs une vue panoramique.
Sans doute, vous étonnez-vous que nous sachions nous situer dans le temps, mais ces moments sont des références précises, des repères imparables comme les repas du matin et du soir, la transition entre le jour et la nuit. Si bien que le temps a un sens pour nous comme pour vous, il est scandé par toutes sortes d’activités diverses qui rendent nos vies attractives.
Tandis que je suis les mouvements d’Armelle afin de la déranger le moins possible lors de ce long travail ou que je fouine dans le sable afin de subtiliser d’infimes racines de plantes, Nautilius se livre, comme à son habitude, à un véritable show en adaptant ses chorégraphies aux jeux des bulles d’eau se répandant dans l’habitacle, en valsant dans les cascades qui se déversent avec une certaine force, en virevoltant autour de l’épuisette dans laquelle notre amie Armelle ramasse les plus infimes déchets. C’est un véritable spectacle qu’Yves s’empresse de saisir avec son appareil, tant notre cher Nautilius, légèrement grisé par l’apport d’oxygène, y déploie ses talents d’artiste et d’incomparable danseur. Voici les dernières photos prises vendredi où je dois avouer qu’il tenait une forme olympique. Se savoir l’objet de l'attention du photographe le flattait naturellement, si bien qu’il n’a pas lésiné sur la qualité de sa prestation qui fut éblouissante. Jugez-en plutôt. Et de ma part, chers amis, mille bulles de sympathie et de considération.
GLOBULETTE